La Pitié dangereuse

La Pitié dangereuse

Informations sur le média

  • Type de média : livre
  • Titre : La Pitié dangereuse
  • Auteur(s) : Zweig, S.
  • Editeur : Bernard Grasset - Paris
  • Date de parution : 1939
  • Collection : Les Cahiers Rouges
  • ISBN : 2-246-09863-7 | 978-2-246-09863-8
  • Nombre de pages : 348
  • Cote : H10-8

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Description du média

Description :

La pitié dangereuse est un roman. Il a été entrepris en 1936 et a paru en 1939. Il s'agit du seul roman que Stephan Zweig ait achevé. A l'origine, il devait  s'appeler "Meurtre par pitié" ce qui laisse envisager son issue dramatique.

Toni Hofmiller, le narrateur, est un lieutenant de 25 ans, envoyé en 1913 sur la frontière hongroise près de Vienne. Il aperçoit Ilona,  la belle nièce de Kekesfalva, l'homme le plus riche de la contrée, chez qui il est bientôt invité à dîner. Valsant au bras d'Ilona, il entreprend malencontreusement d'inviter à danser Edith, la fille de la maison, alors qu'elle est paralysée. Honteux, il prend la fuite avec un sentiment exacerbé de culpabilité et lui adresse dès le lendemain une corbeille de roses. Invité à prendre le thé, il assiste à l'anéantissement de Kekesfalva devant le spectacle de sa fille se balançant d'une béquille sur l'autre alors qu'elle interrompt leur entretien pour une séance de kinésithérapie. Il éprouve peu à peu de la gêne dans ses activités sportives  et militaires, tant il est bouleversé par la souffrance d'Edith : il se sent à vrai dire, empoisonné par la pitié.

Mais ses sentiments sont souvent contradictoires et ambivalents. Invité à dîner en compagnie d'un haut responsable militaire, il fait rire Edith toute la soirée et cette attitude lui attire la sympathie et la reconnaissance de Kekesfalva chez qui il passe bientôt toutes les fins d'après-midi et les soirées. La pitié exacerbe alors sa sensibilité dans tous les domaines de son activité.
Ses relations paraissent néanmoins opportunistes à ses camarades et il a lui même le sentiment de se faire acheter. Il espace alors ses visites. Comme marque de confiance, Kekesfalva lui demande d'interroger Condor, le médecin d'Edith, sur les possibilités de guérison de sa fille. Il apprend du médecin que Kekesfalva a été anobli et que commissionnaire à l'origine, il a triplé sa fortune en abusant de la naïveté de la riche héritière du château de Kekesfalva avant de le regretter et de l'épouser. S'entretenant avec lui de la paraplégie d'Edith, il reste réaliste et mesuré et l'informe de certaines recherches exercées par un autre médecin. Obsédé par sa fille et par sa guérison, Kekesfalva l'attend et le prie de lui faire part de sa conversation avec Condor. Une fois de plus, par pitié,Toni Hofmiller commet l'erreur d'éveiller en lui un espoir immense. Averti par Condor, il se rend compte que cette pitié risque de causer plus de dégâts que ne l'aurait fait son indifférence, Edith et son père nourrissant désormais des espoirs absurdes.
C'est le moment que choisit Edith pour lui manifester passionnément son amour et lui, si naïf, presque enfantin, découvre alors à la fois l'amour immense qu'elle lui porte et la cruauté de cette situation.
Cet amour est bien trop pesant pour lui et il étouffe. Il envisage alors de quitter l'armée mais Condor l'en dissuade, le rappelant à la réalité et insistant sur le risque d'une issue dramatique d'une telle décision. A travers  les provocations et les mouvements d'humeur d'Edith confrontée au mensonge comme à cette pitié insupportable, on sent également combien sont étouffantes toutes ces précautions, toutes les stratégies de son entourage pour prendre soin d'elle et de ses sentiments et préserver ses illusions de guérison.
Une pression énorme s'exerce alors sur Toni Hofmiler. Il est quotidiennement confronté à l'attitude pleureuse et suppliante de Kekesfalva poussé par le désespoir, qui parvient à lui arracher malgré lui des promesses de fiançailles et des engagements qu'il ne veut profondément pas donner. Kekesfalva tente d'ébranler ce sentiment de pitié envers Edith dont à aucun moment Toni Hofliller ne parvient à se débarrasser, ce sentiment ambivalent qui a certains moments lui donne même l'illusion d'une toute puissance. Mais il est à vrai dire lui-même paralysé, prisonnier de ce sentiment. Il envisage le suicide et se confie à son supérieur qui le mute sur le champ. A la nouvelle de son départ Edith se donne la mort et de nombreuses années plus tard, alors que les horreurs de la guerre de 1914-1918  ont pense-til soulagé sa culpabilité, les souvenirs refont surface.